10 septembre 2023

Actualité académique

Quand l’école participe à faire décrocher des élèves du système scolaire dès la fin du collège

Quand l'école participe à faire décrocher des élèves du système (…)

Le gouvernement en avait fait une priorité, la réalité à la rentrée 2023 dans l’académie en est tout autre. L’école républicaine ne semble plus assurer ses missions prioritaires. En effet, des centaines de jeunes mineurs sortant de troisième, de seconde, des jeunes les plus fragiles, des élèves nouvellement arrivés -ENA- se retrouvent encore au 4 septembre sans solution.

La FSU alerte chaque année sur les conséquences délétères pour les élèves et les familles d’une politique peu ambitieuse de la voie professionnelle en dénonçant notamment la pénurie de places en lycées professionnels publics pour accueillir dans de bonnes conditions les élèves de troisième, la plupart âgés de 15 ans seulement. En juin dernier, la FSU a de nouveau tiré la sonnette d’alarme dans les différentes instances académiques mais aussi auprès de la Région Bretagne pour faire part de cette situation inacceptable pour les élèves et les familles. Un communiqué de presse Snes-FSU avait également alerté cet état des lieux dramatique. A la rentrée, avec la venue de notre nouveau ministre, lors de l’audience, le Snes-Fsu a pu de nouveau signaler cette réalité inadmissible qui contribue à mettre de côté les élèves et les familles les plus fragiles, à les exclure du système scolaire quand par manque de places, les élèves se retrouvent à formuler des vœux par défaut en fonction des places vacantes dans des filières non choisies et dans des lycées très éloignés de leur domicile.

Rappelons que l’Etat, dans le cadre de l’article 15 de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 « pour une école de la confiance » a réaffirmé l’engagement du Gouvernement de lutter contre la pauvreté et le décrochage des jeunes les plus fragiles. Si la loi prévoit le droit, pour chaque jeune entre 16 et 18 ans, de pouvoir intégrer un parcours adapté à ses besoins, qu’en est-il des jeunes de moins de 16 ans, actuellement sans solution ayant pourtant fait des vœux pour continuer leur parcours de formation vers la voie professionnelle ? Une des priorités académiques n’est-elle pas la persévérance scolaire ? Prévenir le décrochage scolaire, contribuer à la sécurisation des parcours de formation et faciliter le retour en formation pour accéder au diplôme et à la qualification est la définition selon l’EN de la persévérance scolaire.

Dans l’académie, le 4 septembre, des centaines de jeunes n’ont pas pu faire leur rentrée faute de place en établissement. Dans le bassin rennais, 270 élèves sortant de 3e n’avaient toujours pas de place dans un lycée professionnel. Malgré le travail des équipes éducatives, des psychologues EN des différents CIO pour accompagner au mieux les élèves et les familles, la situation est telle dans l’académie que les jeunes la plupart âgés de moins de 16 ans se retrouvent dans une impasse. Le Snes-Fsu dénonce de nouveau cette situation inacceptable qui malheureusement ne fait qu’accentuer un certain malaise chez certains jeunes.
Même si pour les élèves de 3e sans solution, l’administration organise un second tour de saisie des vœux dans l’application Affelnet Lycée les 11 et 12 septembre 2023, avec une commission d’affectation prévue le 14 septembre, beaucoup d’élèves risquent de se retrouver sans solution. En effet, avec le peu de places vacantes surtout dans le bassin rennais là où la situation est la plus critique, l’ensemble des demandes formulées par les élèves et les familles ne pourra être satisfait ! Certaines familles ont déjà dû se réorienter vers des établissements privés, ou vers des formations en alternance qui aujourd’hui se retrouvent également pour la plupart complètes.

Le Snes-FSU demande au Rectorat d’accueillir dans les établissements publics le plus rapidement possible ces centaines d’élèves sans solution qui ne demandent qu’à être scolarisés dans de bonnes conditions. Le SNES-FSU rappelle également que la Région Bretagne a une responsabilité dans l’ouverture de formations au plus près des jeunes afin de leur permettre de continuer leur parcours de formation choisi afin qu’ils puissent au sein de l’école républicaine trouver leur place et accéder à un diplôme