La campagne de pétitions pour l’obtention d’un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris est close. Elle n’a pas obtenu le nombre de signatures nécessaires : 1,2 million au lieu de 4,7 millions (soit 10% du corps électoral exigés).
Mais outre le fait que la barre du 1 million est déjà très emblématique d’une opinion citoyenne qui conteste fortement la privatisation des ’’biens communs’’, il faut tenir compte des obstacles qui ont barré la campagne : nombreux bugs sur le site internet, refus de permettre une information dans les médias (notamment sur Radio France dirigée par S. Veil, une proche de la macronie), considérée comme de la publicité politique partisane, avec la complicité hypocrite du CSA, alors même que la campagne promotionnelle pour la privatisation de la Française des jeux s’étalait de façon éhontée.
Pourtant, le 25 avril 2019, le Président de la République annonçait sa proposition de modifier les règles du RIP (référendum d’initiative partagée) en permettant une initiative citoyenne (et pas seulement via un seuil de 185 parlementaires) et en abaissant le seuil à 1 million de citoyens. Or ce seuil de 1 million est franchi : E. Macron tiendra-t-il sa promesse ?
Au moins cela le fait-il réfléchir, puisque le gouvernement vient d’annoncer le report de la privatisation, prétextant la crise boursière liée à l’expansion de l’épidémie du coronavirus, mais sans bien sûr citer le moins du monde la pétition – sans doute histoire de faire oublier les engagements d’E. Macron, l’homme qui « tient toutes ses promesses » !
Mais c’est un premier pas vers la victoire, nos organisations syndicales ne doivent pas abandonner leur combat, il faut imposer l’idée de la nécessité de préserver nos biens communs et nos services publics, la propriété publique des entreprises stratégiques que nous avons bâties et financées. AdP c’est la goutte qui fait déborder le vase, après EDF et GDF, les services de l’eau, les autoroutes, bientôt la SNCF et La Poste... Il est temps de reprendre l’initiative idéologique sur ces questions.
La période critique actuelle démontre de façon éclatante la nécessité impérieuse des services publics et du rôle de l’Etat dans la protection des populations, la rationalisation de notre économie et la protection de l’environnement.