30 août 2022

Actualité académique

Rentrée 2022 : communiqué de presse SNES Bretagne

Rentrée 2022 : communiqué de presse SNES Bretagne

La rentrée 2022 se fait dans un contexte inédit de crise de recrutement. Dans le second degré, 1620 postes n’ont pas été pourvus, soit près de 25% des postes aux concours (482 postes ont été perdus en Mathématiques, 156 professeurs ont été recrutés en Allemand pour 215 postes, en Physique Chimie 215 reçus pour 425 postes…). A l’échelle nationale, le nombre de postes vacants a augmenté de 25% en 5 ans.

L’ampleur de cette crise révèle la désaffection pour les métiers de l’éducation. Elle s’explique par le déclassement salarial, un enseignant stagiaire débute actuellement à 1617 € et n’atteint les 2037 € qu’au bout de 11 ans de carrière, et par une perte de sens du fait des changements incessants imposés au système éducatif ces dernières années. Les réformes successives ont dénaturé les métiers et aggravé les inégalités scolaires. Des années de sous-investissement engendrent des effectifs importants dans les classes et trop peu de moyens pour accompagner les élèves et relever le défi de l’inclusion. Alors que la crise sanitaire a creusé les écarts d’apprentissage entre les élèves et accru le mal-être des jeunes, le ministère continue de retirer des moyens enseignants à l’académie de Rennes : 62 emplois à la rentrée 2022.

Si l’académie de Rennes est moins touchée que d’autres par la pénurie d’enseignants, elle connaît néanmoins des tensions dans certains secteurs et dans certaines disciplines : technologie et enseignements technologiques, langues vivantes, lettres classiques… Le Rectorat a anticipé ces tensions en procédant à un recrutement anticipé de contractuels dès le 6 juillet tandis que la réforme de la formation initiale conduit à placer les professeurs stagiaires titulaires d’un master MEEF à temps plein dans les classes.

La préparation de rentrée a donc été particulièrement tendue. Si tout a été fait pour que les postes soient pourvus à la rentrée, on peut d’ores et déjà craindre des tensions sur le remplacement du fait du manque d’enseignants disponibles pour les assurer.

Face à cette situation, les annonces du ministre et du président de la République ne sont pas à la hauteur. Les expérimentations et le renforcement de l’autonomie des chefs d’établissement ne contribueront qu’à aggraver la crise. Pour le SNES-FSU, une revalorisation importante et un plan de recrutement sont urgents et indispensables.