Les jours passent et la date du 2 juin arrive à grand pas. C’est donc dans moins d’une semaine que les lycéen.nes, ainsi que les élèves de 4e et 3e devraient retrouver le chemin de l’école. Or, à cette date, toujours rien de concret d’annoncé par le ministère de l’éducation nationale. Selon le calendrier de l’exécutif, les prochaines mesures de déconfinement, tout sujet confondu, seront communiquées jeudi par le Premier ministre, Edouard Philippe. Jean-Michel Blanquer, quant à lui, devrait s’exprimer vendredi matin au plus tôt concernant l’école et tout particulièrement l’épreuve anticipée de français.
La question légitime que nous nous posons à cette heure est pourquoi attendre la fin de la semaine, alors qu’on sait bien que les décisions sont d’ores et déjà prises, rédigées et posées sur les pupitres pour y être lues. Pourquoi faire de la rétention d’informations à l’égard des concerné.es ? Tout cela n’est pas sérieux.
Premier écueil : trop peu de temps pour s’organiser pédagogiquement et matériellement. Pourquoi donc mettre ainsi les équipes éducatives en difficulté sur le terrain alors qu’elles n’auront que quelques heures « ouvrées » pour s’organiser avant la mise en œuvre de cette 2e phase de déconfinement ( rappelons-nous que lundi est férié) ? Les collègues ont un grand besoin d’échanger entre eux, avec leur direction, avec les parents d’élèves pour réussir la rentrée de celles et ceux qui n’ont pas encore retrouvé le chemin « physique » de l’école. Le MEN se doit de tenir compte des avis du terrain, qui chaque jour, met tout en œuvre pour accompagner du mieux possible, dans ce contexte inédit et incertain, notre jeunesse à l’école. La rentrée du 11 mai ( et concrètement le 18 mai pour les élèves) n’a pas été de tout repos : le stress de la mise en place du protocole sanitaire dans les locaux, de la bonne réception des masques, du bon accueil des élèves parfois déboussolés, de la nouvelle organisation pédagogique des enseignements ( distanciel/présentiel). Et pour cause, le « on est prêt » de Jean-Michel Blanquer n’a pas pris : moins de 20 % des élèves de 6e et 5e ont retrouvé les bancs de l’école à cette date. Pour autant, les équipes pédagogiques ont fait preuve d’un pragmatisme et d’un calme incroyable afin que tout se déroule du mieux possible. Pourquoi les mettre encore à l’épreuve avec des annonces à la dernière minute ? Tout cela n’est pas sérieux.
Deuxième écueil : trop peu de temps pour les élèves. Quel mépris à leur égard ! Il serait naïf de croire qu’ils n’ont pas besoin de savoir ce qui va leur arriver la semaine prochaine. Vont-ils retrouver leurs enseignants, sur quels créneaux, selon quelle organisation ? De même et de surcroît, les élèves de Première, qui préparent tant bien que mal leur épreuve anticipée de français, sont en droit de connaître leur sort, sort qui doit être fixé par un calendrier motivé par des raisons pédagogiques et non politiques ou médiatiques. Tout cela n’est pas sérieux.
Enfin, dernier point brûlant : trop peu de temps pour s’organiser personnellement ; la question des ASA. Certains collègues n’ont pas pu assurer leur cours en présentiel pour des raisons de santé pour certain.es, pour des raisons familiales pour beaucoup : garder les enfants en bas âge à la maison. Ils ont ainsi sollicité des autorisations spéciales d’absence. Qu’en est-il de ces ASA à partir du 2 juin ? Peuvent-elles être reconduites ? Comment organiser sa vie professionnelle et familiale en 3 jours ? Tout cela n’est vraiment pas sérieux.