28 novembre 2018

Actualité académique

Un lycée pour exclure : nous n’en voulons pas !

Les projets de programmes dévoilés par le SNES, avant une publication au compte-gouttes par le Ministère, s’annoncent redoutables pour les élèves. Les contenus sont complexes (en Mathématiques - mais pas seulement - dès la classe de seconde), corsetés (en Lettres avec peu de liberté d’adaptation) ou vidés de pans entiers qui intéressent les élèves (en HGéo ou SES par exemple) mais en lien, nous dit-on, avec les attendus du supérieur qu’on ne trouve pourtant nulle part sous une forme harmonisée et cohérente ! Ces nouveaux programmes seront de surcroît mis en œuvre avec moins de dédoublement et de TP puisque la part libre des DGH diminue en cycle terminal alors qu’elle financera aussi l’AP, les groupes supplémentaires de spécialités ou d’options. Le Ministère prépare bel et bien un tournant majeur pour le second degré car tous les élèves n’auront plus vocation à réussir et à venir au lycée général et technologique (actuellement 68 % des sortants de 3e dans l’Académie). La commission Mathiot avait déjà imaginé fermer les séries technologiques, un projet déjoué par le SNES-FSU avant la publication des textes définitifs. La formation professionnelle en LP n’est pas mieux traitée, désossée au profit de l’apprentissage à la main des entreprises.

Cette réorganisation, pour l’heure discrète, est cohérente avec la fermeture des CIO et la remise en cause des missions des Psy-EN toujours du côté des élèves pour encourager l’accès aux qualifications émancipatrices. Outre les suppressions de postes à la clé (- 50.000 dans la FP d’ici 2022), déscolariser les élèves prépare une société inégalitaire où les savoirs ne seront plus partagés. Le SNES-FSU est contre ce projet d’école, contre cette société à deux vitesses et revendique des moyens pour faire réussir tous les élèves ! Faites le entendre en votant SNES et FSU !

Gwénaël Le Paih