Depuis janvier, le conflit sur les retraites s’est inscrit dans la durée. Le gouvernement a ainsi dû utiliser tous les outils législatifs à sa disposition pour faire adopter, contre l’avis très majoritaire de la population et contre le parlement lui-même, une réforme injuste et inutile. Ce coup de force démocratique laissera des traces et ses répercussions politiques risquent d’être lourdes.
Le président Macron cherche maintenant à tourner la page avec des annonces plus « positives », c’est ainsi qu’il met en scène la fable d’une revalorisation des enseignants qui serait « historique ». Le travail continu du SNES-FSU pour montrer le déclassement salarial de nos professions ainsi que la crise de recrutement qui s’accentue toujours davantage d’une année à l’autre avaient imposé la question des rémunérations dans la campagne présidentielle. Le candidat Macron s’était ainsi engagé à proposer une « revalorisation inconditionnelle de 10 % »... engagement qu’il n’a depuis cessé de détricoter pour aboutir aujourd’hui à une augmentation de 5,5 % en moyenne, inférieure à l’inflation (lire page 3 du SNES Bretagne n°161). Il compte en effet sur la dégradation du pouvoir d’achat pour faire adhérer volontairement les collègues au « travailler plus pour gagner plus » du pacte enseignant. Une manière très insidieuse d’attaquer les statuts en introduisant annualisation et logique individuelle de contrat passé avec le chef d’établissement.
Plus que jamais, alors que le gouvernement cherche à isoler et individualiser, l’action collective est indispensable pour faire face aux attaques contre l’école publique et nos métiers.
Bonne fin d’année scolaire et très bonnes vacances reposantes
Matthieu Mahéo