30 mars 2019

Sections départementales

Une éducation au rabais pour les élèves allophones dans le Finistère

Les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) remplacent depuis une circulaire de 2012 les classes d’accueil (CLA). Le groupe classe disparaît et devient un dispositif.
A la place des intégrations progressives décidées par les équipes pédagogiques, l’application de la circulaire impose des inclusions dans certaines matières dès l’entrée de l’élève dans le dispositif. Comme les élèves allophones n’ont pas été comptabilisés dans les effectifs, ces inclusions forcées font augmenter les seuils des classes ordinaires.
A la place des 26 heures de cours spécifiques hebdomadaires fléchées dans la DHG, seule l’obligation de donner 12 heures de cours de Français Langue Seconde de scolarisation apparaît dans la circulaire.

Dans le Finistère, les UPE2A sont financées à 18h en collège. Mais une pression grandissante pour laisser les élèves sans aucune aide dès leur deuxième année de scolarisation est exercée par les services rectoraux. En effet, comme aucun moyen de suivi pédagogique n’est donné dans le département après la première année de scolarisation, il est d’usage de garder certains élèves en difficulté dans le dispositif une deuxième année consécutive. Maintenant le rectorat, s’appuyant sur la circulaire de 2012, demande aux enseignants d’exclure ces élèves en difficulté des UPE2A dans le seul but de libérer des places.
Dans le même soucis d’économie, deux collèges du département ne disposent que de 6h de FLS alors même qu’ils accueillent depuis plusieurs années consécutives des élèves allophones. Il est à noter que dans ce dernier cas les services départementaux du rectorat oublient que la circulaire fait clairement mention des 12h obligatoire de FLS sans faire référence à un minimum d’élève.

Le SNES-FSU demande

  • des UPE2A dotées au minima de 18h dans tous les collèges où sont présents chaque année des élèves allophones ;
  • la création de moyens de suivi pédagogique pour les élèves sortants des dispositifs à hauteur de 6h et ce pour le reste de sa scolarité dans le collège selon l’appréciation de l’enseignant ;
  • que les inclusions ne soient plus forcées, instrumentalisées comme moyen pour libérer des places ;
  • la double inscription des élèves afin de respecter les seuils lors des inclusions.

Le rectorat et la DSDEN doivent maintenant réagir et mettre les moyens nécessaires pour que les élèves allophones arrivant en France soient accueillis dignement et aient une réelle chance de réussir leur scolarité.
Dans le préambule de la circulaire de 2012 il est écrit : « la scolarisation des élèves allophones relève du droit commun et de l’obligation scolaire. Assurer les meilleures conditions de l’intégration des élèves allophones arrivant en France est un devoir de la République et de son École. »
Le SNES-FSU veillera à ce que ces principes fondamentaux ne soient pas dévoyés et que les élèves allophones ne soient pas sacrifiés sur l’autel des restrictions budgétaires.