Rarement un mandat présidentiel aura été aussi néfaste au service public d’éducation et au monde de l’enseignement : conception malthusienne de l’offre éducative, déficit de postes d’enseignants, de personnels éducatifs et sociaux, stagnation du pouvoir d’achat, réforme de la formation et des concours de recrutement, mise à bas de la démocratie sociale, autoritarisme hiérarchique, réforme du lycée et Parcoursup’, enseignement prioritaire à l’abandon, promesses non tenues dans le domaine de l’inclusion des élèves en handicap, budget des universités en berne, état de la recherche déplorable (la crise du covid l’a bien démontré).
Les annonces pour un éventuel second mandat sont plus inquiétantes encore : réforme du statut de fonctionnaire par le renforcement du pouvoir hiérarchique des chefs d’établissements, qui auraient de plus le choix de leurs enseignant.e.s, rémunération au ’’mérite’’, accroissement encore des tâches, part importante de recrutement de contractuel.le.s sans statut protecteur...
Lors du vote des 10 et 21 avril, les enseignant.e.s devront tenir compte de ces faits indéniables.
Ils sont d’autre part citoyen.ne.s et doivent faire le bilan général du mandat écoulé :
- – oubli des engagements des Accords de Paris sur le climat, et mise au placard des propositions de la Convention citoyenne sur le climat.
- – relance irréaliste et budgétivore du nucléaire énergétique au détriment des énergies renouvelables.
- – maintien du projet productiviste de l’ agriculture industrielle (la consommation de produits agro-chimiques continue d’augmenter).
- – alignement de plus en plus manifeste de la politique migratoire sur les demandes de l’extrême droite.
- – gestion autoritaire et policière des conflits sociaux et mépris des organisations syndicales.
- – dévoiement de la démocratie représentative avec un parti majoritaire à l’Assemblée Nationale, plus que jamais ’’godillot’’ au service de la seule volonté présidentielle.
- – services hospitaliers à la dérive, offre de santé en déclin, déserts médicaux.
- – réforme du système de santé, des mutuelles et complémentaires au profit du secteur de l’assurance privée.
- – réforme de l’assurance chômage, des aides sociales (RSA conditionné), de l’aide au logement, réforme à venir des retraites, au détriment des plus fragiles, des plus jeunes, des femmes.
…
La poursuite d’une telle politique serait désastreuse pour nos professions et notre secteur, elle signerait le déclin de la solidarité nationale pour les plus fragiles, le renoncement à tout réel combat contre le dérèglement climatique et environnemental.
Le SNES-FSU-35 appelle donc ses adhérent.e.s et militant.e.s, toutes et tous les enseignant.e.s du second degré, son champ de syndicalisation, à se mobiliser pour les élections présidentielles, contre l’abstention, pour un programme de progrès social, défenseur des services publics et des biens communs.