18 avril 2024

Actualité académique

VERS DES CONDITIONS DE RENTRÉE 2024 DÉGRADÉES…

Compte-rendu des instances où le SNES-FSU Bretagne est intervenu pour faire entendre les revendications de la profession et exiger les moyens nécessaires pour permettre au Service public d’assurer ses missions.

Comme tous les ans, le mois de mars a été consacré, du côté de l’administration, à la deuxième étape de la préparation de rentrée – après la distribution des moyens en janvier – celle consacrée à l’attribution des postes.C’est la déclinaison concrète dans les établissements des arbitrages budgétaires, avant la 3e étape, le pourvoi des postes par les opérations de mouvement (intra, phases d’ajustements, stagiaires).
Dans l’académie, cette étape est marquée par l’austérité imposée par le ministère et par les premières conséquences du « choc des savoirs ». Le CSA académique du mois de mars a permis au Recteur de présenter ses arbitrages. Comme on le sait depuis décembre, l’académie de Rennes paie le prix de sa réussite. Les critères de répartition des moyens ayant pris en compte cette année, en plus des effectifs, la réussite aux évaluations, l’académie de Rennes est la plus touchée par les suppressions d’emplois (- 80) et n’a bénéficié d’aucun moyen pour mettre en œuvre le choc des savoirs.

Les redistributions se font donc à enveloppe fermée. C’est le cas pour les professeurs documentalistes où les créations de postes dans le nouveau collège de Landerneau au collège de Belle-Ile-en-Mer se font par des suppressions de demi-postes dans quatre autres établissements. Il en va de même pour les Psy-EN qui ne bénéficient pas non plus de créations de postes alors que les besoins d’accompagnement des élèves explosent. Seuls les CPE bénéficient de créations de postes. Avec + 2 cette année, c’est 15 emplois de CPE qui ont été créés dans l’académie depuis 3 ans. Le travail mené avec ténacité par les CPE du SNES-FSU depuis des années a permis de faire reconnaître les besoins et d’obtenir des moyens pour améliorer la couverture des établissements, même si là aussi la situation reste tendue. La dotation en AED est donc très attendue, mais si elle n’est pas connue à ce stade, on peut craindre une baisse du fait des restrictions budgétaires.

C’est sur les postes d’enseignantes que la situation est la plus grave. La baisse de 80 emplois se traduit par 85 suppressions de postes dans les établissements dont 58 dans les LGT et 27 dans les collèges, les LP et les ULIS bénéficiant de créations.

Si une partie de ces suppressions se fait à l’occasion de départs en retraite, 48 donnent lieu à des mesures de carte scolaire pour des collègues qui auront parfois la plus grande peine à retrouver un poste dans leur secteur. La technologie est encore plus touchée que l’an passé avec 39 suppressions du fait de la suppression brutale de l’enseignement en Sixième. Le Rectorat affiche 41 créations de postes en Français et 25 créations en Mathématiques du fait du « choc des savoirs » mais il s’agit en fait du chiffre global qui prend en compte les effets démographiques et de structure. Interrogées, les autorités académiques n’ont pas été en mesure d’évaluer l’impact réel du choc des savoirs sur les postes. On pourrait se féliciter malgré tout de ces créations si elles ne se faisaient pas aux dépens des autres disciplines et si on n’observait pas une dérive inquiétante : la multiplication du profilage des postes. 20 % des postes créés en mathématiques, 35 % des postes créés en lettres et 40 % des postes créés en histoire-géographie sont des postes spécifiques académiques (SPEA). La volonté de renforcer la mainmise des chefs d’établissements et des IPR sur le mouvement est claire, même si elle reste marginale à ce stade.

Matthieu Mahéo