9 février 2022

Sections départementales

Violence policières à Bréquigny : le compte rendu de l’audience au Rectorat.

Suite aux violences policières exercées contre des élèves à l’occasion de la journée d’action du 27 janvier et de la mobilisation du 3 février, une intersyndicale avait demandé et obtenu une audience avec les représentants des autorités académiques. Lors de cette audience, deux représentantes des enseignant.es et deux représentantes des élèves accompagnées par les militant.es de 4 organisations syndicales dont la FSU représentée par Thomas Hardy (SNES 35), ont été reçues par M. Caron, chef de cabinet du Recteur, M. Bourget DASEN 35 et M. Szymczak, Conseiller sécurité du Recteur.

Les collègues et les élèves ont pu exposer avec beaucoup de clarté le déroulé des évènements et leurs sentiments à l’issue des journées du 27 janvier et du 3 février. Elles ont interrogé le Directeur de Cabinet sur le manque de discernement des services de police dans la gestion du blocage du lycée et du mouvement de protestation des lycéens par les services de l’éducation nationale. Les élèves ont pu notamment exprimer le choc psychologique subi par un grand nombre de leurs camarades du fait de l’intervention violente de la police lors du blocage (jet de gaz lacrymogènes sans sommation depuis l’intérieur du lycée, coups portés par les policiers, menaces verbales etc.).

M. Caron, s’appuyant sur un dossier de presse contenant de nombreuses photos des évènements hors et dans le lycée s’est inquiété de la présence d’un « groupuscule » de jeunes adultes qui étaient présents dans le lycée très tôt le matin (6h30 d’après le message adressé par le proviseur aux parents d’élèves). Ce « groupuscule » structuré et entraîné aurait organisé le blocage (montage d’un mur de poubelles devant les grilles de l’entrée principale du lycée, installation de colliers plastiques et de chaînes pour bloquer les grilles etc.) et aurait tout scénarisé pour que les choses tournent mal.
Il a ensuite demandé aux lycéens de structurer leur mouvement pour ne pas « se laisser embarquer » par des groupes qui organisent une forme de guérilla urbaine.

La FSU est intervenue pour rappeler que l’audience portait sur les violences policières et a demandé pourquoi, si le « groupuscule » était présent dès 6h30, il n’avait pas fait l’objet d’une intervention de la police de manière préventive. La FSU a rappelé que c’était la deuxième audience qui portait sur le lycée Bréquigny et que le mode d’intervention de la police n’avait pas changé : ils attendent que les élèves soient présents devant le lycée pour intervenir de manière violente.

M. Caron et M. Bourget ont indiqué que des élèves et de jeunes adultes se sont introduits dans le lycée, que plusieurs alarmes incendie ont été déclenchées, que des départs de feu ont été constatés dans le lycée et des vitres brisées. Le conseiller sécurité du Recteur également affirmé que le 27 janvier, l’équipe de direction et l’équipe de vie scolaire ont été visées par des jets de pavés, c’est ce qui a déclenché les jets de gaz lacrymogènes depuis l’intérieur du lycée. Des plaintes sont déposées et des enquêtes sont en cours y compris de l’IGPN.

La FSU a relancé sur la prévention et interrogé le M. Caron et M. le DASEN pour connaître les mesures qu’ils envisageaient de mettre en place pour éviter qu’on en arrive là à chaque fois qu’il y a un mouvement lycéen. La FSU leur a demandé de réagir sur le fait que la police fouillait des collègues à l’entrée du lycée et sur les propos déplacés dont certains d’entre eux ont été victimes.

Les collègues représentantes du lycée et les élèves ont exprimé la nécessité d’un dialogue avec le proviseur, M. Caron a répondu qu’il fallait effectivement organiser une réunion avec tout le monde autour de la table au lycée. Il a encore encouragé les lycéens à se désolidariser des « fauteurs de trouble » et il a indiqué qu’il allait travailler avec la préfecture pour faire remonter la nécessité d’intervenir plus tôt si un « groupuscule » était identifié avant l’arrivée des élèves, mais il n’a pas répondu sur la fouille des collègues…