15 octobre 2024

Sections départementales

Les impostures budgétaires de la macronie et ses héritiers.

Selon B. Le Maire, l’Etat dépense trop : taux de prélèvements fiscaux et de cotisations sociales qui seraient les plus élevés au monde pour assurer des dépenses sociales insupportables. Le gouvernement Barnier entérine et nous promet un budget d’austérité pour diminuer le déficit et réduire les dépenses de l’Etat.

Or c’est un mystification : le premier poste de dépenses de l’Etat ce sont les aides aux entreprises : 85 Mds € d’exonérations de cotisations sociales, 7 Mds pour le Crédit d’impôt pour la Recherche, 9,5 Mds pour la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises = les ’’impôts de production’’), 4 Mds accordés au transport maritime, multitudes de niches fiscales et de subventions directes. Soit près 160 Mds € par an, soit 30% du budget de l’Etat, 7% du PIB. Le tout sans contrepartie.

L’impôt sur les sociétés représente en 2024, 72 Mds € : 160 – 72 = 88 Mds € de bénéfices nets pour les entreprises qui vivent donc au crédit de l’Etat qui s’endette pour les subventionner. Ainsi la France est le pays de l’OCDE qui subventionne le plus fortement les entreprises.

Ces aides sont-elles efficaces ? Non, car jamais les effets positifs de ces mesures n’ont été démontrés par les analyses économiques. De nombreuses entreprises n’ont jamais respecté les engagements d’investissements et de créations d’emplois. Les aides ont plutôt aidé à conforter les profits des actionnaires au détriment de l’investissement productif – exemple de Sanofi : 4 Mds € de profits dont 3 redistribués aux actionnaires. Ces aides rendent aussi le secteur privé totalement ’’accro’’ aux aides de l’Etat.

La conséquence : le gouvernement Barnier dans la suite de ceux de Macron s’apprête à baisser encore les dépenses sociales (chômage, retraite, santé, logement...) et le budget des services publics, fiscalise la protection sociale (puisée sur les recettes de la TVA), renonce à lutter contre les inégalités, réduit les investissements publics et les dépenses d’éducation et de recherche, néglige l’adaptation urgente au changement climatique et ses engagements environnementaux.

Quant aux plus riches, ils sont si peu mis à contribution, que seuls 24300 foyers fiscaux (0,11% des contribuables !) seront concernés par une hausse exceptionnelle et provisoire de leurs impôts, tandis que les grandes entreprises bataillent déjà pour conserver l’intégralité de leurs aides et réductions fiscales. Un budget qui consacre encore et toujours la sécession des privilégiés et cède à leur chantage à l’exil fiscal.