19 décembre 2012

Carrière et mutations

Déclaration préalable des élus SNES à la CAPA des CPE - 17 décembre 2012

Monsieur Le Recteur,

Cette CAPA se tient à un moment où l’attention est portée sur le devenir de notre système éducatif, avec
la publication du projet de loi d’orientation et de programmation « pour la refondation de l’école de la
République ».

Si le volet programmation, avec la confirmation des créations d’emplois dans les 5 années à venir, traduit une
certaine priorité donnée à l’éducation et à la jeunesse, le projet de loi et son rapport annexé restent muets sur
les améliorations que les personnels du second degré attendent en termes de conditions de travail et de
revalorisation de leurs métiers.
Parmi ces améliorations attendues, celles concernant les rémunérations et les modalités d’évaluation des
enseignants et CPE devraient constituer des chantiers d’autant plus urgents à ouvrir que la crise de
recrutements actuelle découle au moins en partie directement des dégradations subies en matière salariale.
Tous les indicateurs montrent que les rémunérations des enseignants et CPE décrochent par rapport aux
rémunérations des autres fonctionnaires français de même catégorie, et par rapport aux rémunérations
moyennes observées dans les pays développés. Et une nouvelle diminution directe de nos salaires est à l’oeuvre,
depuis moins d’un an, avec 2 hausses de la retenue pour pension (en janvier et en novembre 2012), tandis que
la journée de carence sanctionne désormais financièrement toute personne qui tombe malade.

Il y a urgence à prendre à bras le corps la question de la crise salariale que traverse les métiers de l’éducation.
La revalorisation du point d’indice et de l’ISOE, l’abandon du jour de carence, une meilleure prise en charge des
frais de déplacement pour les TZR et les CPE en service partagé sont pour le SNES et la FSU des enjeux qui ne
peuvent plus être écartés tant on peut constater aujourd’hui qu’il n’y a plus de tabou quant aux revendications
salariales. On sent même monter une certaine exaspération qui est probablement le corollaire d’une charge de
travail qui pour beaucoup continue de s’alourdir tandis que les conditions d’exercice du métier se dégradent.
Pour cette raison, de nombreux collègues sont aujourd’hui même très impatients de connaître le résultat de la
CAPA. C’est pour eux une perspective de voir leur salaire enfin augmenter, rendant pour certains d’entre eux,
notamment parmi les plus jeunes, les fins de mois un peu moins difficiles. Malheureusement, pour beaucoup,
l’annonce du résultat sera aussi celle d’une nouvelle période d’attente qui pourra durer entre 6 et 18 mois
selon l’échelon auquel ils appartiennent.

Pour le SNES et la FSU, depuis le temps que ce genre de constats existe et malgré les efforts de
l’administration pour tenir compte de nos observations et critiques, il est peu probable qu’on arrive un jour à
rendre ce système aux 3 rythmes d’avancement distincts équitable et juste pour tous. A l’heure où le Ministre
entend se pencher sur les métiers de l’éducation , il serait bien inspiré d’entendre nos revendications en
matière salariale et d’évolution de carrière.
Une refonte de la grille indiciaire en 11 échelons s’impose, avec des débuts de carrière revalorisés à l’indice 495
pour les certifiés, et l’intégration des actuels indices terminaux de la hors-classe, pour permettre à tous les
certifiés et CPE d’atteindre l’indice terminal de ce corps.
Il faut par ailleurs une progression de carrière qui permette un avancement au rythme le plus rapide pour tous
en déconnectant l’avancement d’échelon de la notation. Cette revendication portée depuis longtemps par le
SNES et la FSU paraît ambitieuse ? Pourtant, une partie de l’assemblée réunie autour de cette table, Mesdames
et Messieurs les chefs d’établissements et Inspecteurs pédagogiques régionaux, en bénéficient depuis toujours
sans que personne ne semble s’en émouvoir. C’est donc possible, c’est souhaitable et cela devient urgent.

La motivation première des enseignants et des CPE n’est pas l’argent mais la réussite des élèves. Cependant, le
salaire qu’un état verse aux fonctionnaires en charge de l’éducation et de l’instruction de ses enfants atteste du
niveau de reconnaissance de leur travail. Dans ce domaine, il est plus que temps de joindre les actes aux
paroles.

Les élus du SNES-FSU à la CAPA des CPE