Avec l’appel du collectif « Une école, notre avenir » [1] réunissant organisations syndicales, associations de spécialistes, fédérations de parents, le SNES et la FSU entendent poursuivre et amplifier la mobilisation pour l’École. Après la journée de grève du jeudi 10 février, marquée en Bretagne par une manifestation académique de la FSU à Rennes, nous appelons tous les collègues à participer aux rassemblements départementaux ce samedi 19 mars.
A la rentrée 2011, ce seront 16 000 postes supplémentaires qui seront supprimés, malgré l’augmentation des effectifs d’élèves. Pour l’Académie de Rennes, alors que l’augmentation des effectifs se poursuit dans le second degré (+ 2300 élèves à la rentrée 2011, + 5 400 élèves sur 4 ans), les suppressions de postes ne s’interrompent pas (-39 emplois pour la rentrée 2011, – 360 emplois sur 4 ans). Le premier degré subit aussi des suppressions (-75 postes) qui remettent en cause la scolarisation des enfants de moins de 3 ans alors que l’on connaît pourtant les effets bénéfiques sur la réussite scolaire des élèves.
Comment au collège, avec plus d’élèves et sans moyen nouveau, pourrons-nous répondre aux besoins des élèves en difficultés ? Le projet académique 2011/2015 ne porte pas l’ambition de lutter contre les inégalités sociales et territoriales qui pourtant se sont renforcées ces dernières années dans « l’académie de toutes les réussites » : par exemple, l’orientation en fin de troisième pour l’une ou l’autre des trois voies du lycée reste fortement marquée socialement. Pour le SNES, il est inconcevable que l’École fige les inégalités sociales : tous les élèves doivent pouvoir accéder avec les trois voies du lycée à une formation diplômante, qualifiante sans distinction de leurs origines sociales ou géographiques.
L’offensive du gouvernement pour redéfinir nos statuts et imposer la bivalence (voire la trivalence pour les enseignements scientifiques et technologiques) dans le cadre plus large d’une fusion école / collège doit être dénoncée et combattue. Cette évolution idéologique de nos métiers renforcera le tri social et la sélection des élèves : aux meilleurs l’accès au lycée général ou technologique, à ceux qui valideront seulement le socle commun de connaissances et de compétences la poursuite en voie professionnelle voire en apprentissage. La réforme en cours de la voie technologique, que le SNES combat, en est une autre illustration. Des enseignements plus généraux en classe entière avec moins de pratique technologique en petits groupes permettront-ils encore à des élèves plus fragiles d’accéder à ces bacs débouchant sur des BTS ? Les enseignants et les professionnels des secteurs industriels concernés, tous s’opposent à cette réforme. Le ministère s’entête malgré tout, comme il l’a d’ailleurs fait l’an dernier en supprimant la formation initiale des enseignants.
Compte-tenu du calendrier de préparation de rentrée, plus avancé en Bretagne que dans les autres académies, le SNES académique, avec ses sections départementales, a fait le choix de privilégier des manifestations locales à un déplacement sur Paris le samedi 19 mars.
Du 14 au 18 mars, les inspections académiques réunissent en effet les instances paritaires avant le CTPA (comité technique paritaire académique) le mardi 22 mars à Rennes pour les créations et suppressions de postes dans les établissements. Nous devons tout mettre en œuvre pour garder les postes, annuler les heures supplémentaires, supprimer des compléments de service. Les mesures de carte scolaire sont particulièrement nombreuses dans les lycées avec la mise en œuvre de la réforme en classe de première. Les manifestations du samedi 19 mars seront donc une occasion supplémentaire pour les établissements en lutte d’exprimer leur colère et de rencontrer la presse. Avec les nombreuses portes ouvertes également prévues ce 19 mars, nous invitons les collègues concernés à s’organiser pour participer à la journée d’action selon des modalités à définir localement : distribution de tracts aux parents, accueil de la presse, participation aux manifestations sur le temps du midi, ...
Pour imposer l’arrêt des suppressions de postes et une autre politique éducative, pour une autre façon de traiter les personnels du second degré et leurs métiers, pour la réussite de tous nos élèves, tous dans la rue le 19 mars.
Rennes, le 13 mars 2011