Le groupe de travail consacré au bilan de la campagne de Rendez-vous de carrière 2021-2022 s’est tenu ce mercredi 28 juin 2023 au rectorat, piloté par Charlotte Ciubucciu, DRH adjointe de l’académie.
Volumes en baisse
Dans l’académie de Rennes, le volume de collègues évalués est en diminution, avec des facteurs qui peuvent être divers entre premier et second degré. Le volume de titulaires dans l’académie est globalement en baisse, et l’âge moyen est lui en hausse depuis plusieurs années, ce qui explique la diminution de collègues en classe normale. Dans le second degré, les hausses de barres au mouvement interacadémique ont de plus mécaniquement repoussé les arrivées de collègues en début de carrière.
Le nombre de collègues n’ayant pas pu avoir leur rendez-vous de carrière reste marginal, car les campagnes de rattrapages (au début de l’année scolaire suivante) ont un certain effet. Sur la cohorte 2021-2022, ce sont ainsi 33 collègues (dont 91 % de femmes) dans le 1er degré et 24 dans le second degré qui n’ont pas été évalués. Il s’agit principalement de femmes : la FSU a rappelé qu’elle souhaitait obtenir la répartition des avis donnés à ces collègues lors de la campagne de promotion, pour bien constater que les collègues n’étaient pas lésés par cette absence de rendez-vous. Le Rectorat a répondu favorablement à cette demande et reviendra vers nous dans un second temps.
Répartition des avis : une (trop ?) lente harmonisation entre 1er et 2d degré
La mise en place d’un groupe de travail à la demande de la FSU dans l’académie dès 2019 a permis aux autorités académiques de mesurer à quel point les cultures d’évaluation étaient différentes entre 1er et 2d degré. Quand dans le second degré, 70 à 80 % d’avis distribués aux collègues sont aux niveaux « Excellent » ou « Très satisfaisant » depuis 2017, il a fallu partir de beaucoup plus bas dans le premier degré (cf graphique ci-dessous).
C’est la compilation des données sur les différents corps (professeurs des écoles, certifiés, agrégés, PLP, PEPS, CPE, Psy-EN) faite pour le groupe de travail qui a permis au Rectorat et aux différentes DSDEN de l’académie de mesurer l’absence totale d’unicité dans les méthodes d’évaluation dans le 1er degré. Cela a donc obligé l’administration à revoir sa façon de travailler et à viser sur le moyen terme une harmonisation.
Attention, si les avis restent globalement inférieurs dans le premier degré, cela n’a aucun impact sur le nombre de promotions, puisque les contingents de promotions ne dépendent pas des avis. Dans le 1er degré, le nombre d’avis Excellent étant plus restreint, il y a mécaniquement plus de collègues avec avis Très satisfaisant qui sont promus de manière accélérée.
L’objectif d’harmonisation des avis est surtout de permettre à plus de collègues d’avoir de la part de l’institution une meilleure reconnaissance lors de la procédure d’évaluation. Il faut pour cela, selon la FSU, que l’harmonisation se fasse par le haut et que l’on ne constate pas de dégradation des avis dans le second degré (contrairement à une demande du SGEN-CFDT en conclusion de l’instance, qui préconisait notamment à l’administration de ne pas s’interdire de dégrader les avis des agrégés...).
Attention néanmoins : l’avis donné au 3è rendez-vous de carrière est utilisé dans le tableau d’avancement à la hors-classe et sert donc sur plusieurs campagnes. Pour éviter de défavoriser la première génération de collègues ayant eu un rendez-vous de carrière lors des opérations de promotion, l’administration a rappelé que l’harmonisation des avis entre les différents corps ne pouvait être que progressive. C’est pour cela qu’il restait encore en 2021-2022 un peu plus de 15 points d’écart sur les avis Excellent + Très satisfaisant entre 1er et 2d degré, contre 40 points il y a 4 ans.
Déroulé des rendez-vous et compte-rendus
La FSU a rappelé qu’il restait encore certaines scories dans l’organisation des rendez-vous, notamment concernant les délais de prévenance ou la libération des comptes-rendus de carrière. Ces problèmes viennent souvent d’un oubli ou d’une erreur d’utilisation de l’application SIRHEN par les évaluateurs primaires.
Concernant les compte-rendus, la doyenne des inpecteurs de LP a précisé que peu de collègues y portaient des observations. La FSU a souligné que le calendrier pouvait jouer (certains collègues ayant été observés en octobre et ne recevant leur compte-rendu qu’à la fin juin, près de 9 mois plus tard). Certains collègues pensent par ailleurs, à tort, que tout est d’ailleurs joué à ce moment là. Ils savent que les items de la grille ne sont plus modifiables, mais pensent que l’avis Recteur est déjà décidé (il n’est publié qu’en septembre) et que l’administration ne tient pas compte des éventuelles observations du collègue pour fixer cette avis.
L’inspection nous a encore assuré du contraire en séance.
Par ailleurs, les collègues qui se saisissent du dispositif des recours voient pour une proportion non négligeable leur avis réévalué (11 collègues sur 20 cette année dans le 2d degré ont vu leur avis amélioré en CAPA, et 16 sur 54 avaient déjà vu leur avis amélioré par un recours gracieux auparavant).
Les échanges ont aussi porté sur les données à analyser, la DRH adjointe souhaitant revoir le volume de données brutes fournies à la baisse, ou a minima d’en fournir une interprétation. La FSU a insisté pour garder l’ensemble des données brutes, qui permettent à chacune et chacun de construire ses indicateurs.
En matière de données à étudier, FO a redemandé cette année ce que la FSU avait demandé l’an passé, à savoir une étude des situations de TZR, mais l’administration a de nouveau indiqué que l’application SIRHEN ne permet pas d’effectuer ce filtrage de missions, ce qui imposerait de faire manuellement le croisement entre plusieurs bases de données.
Le doyen des IPR a aussi évoqué la hausse des demandes de visites-conseils par des collègues en hors-classe, approchant de leur fin de carrière. La FSU a rappelé que c’était assez logique au vu de l’importance de l’avis de l’inspection pour la campagne d’accès à la classe exceptionnelle. Nous nous sommes d’ailleurs félicité des évolutions annoncées pour la classe exceptionnelle dans le cadre de la revalorisation des métiers : linéarisation de l’échelon spécial des corps à gestion déconcentrée dès cet été, hausse des contingents, suppression des viviers et passage à un ratio promouvables/promus dès 2024. La FSU restera bien sûr attentive au nouveau barème qui sera mis en place dans le cadre de cette refonte de la classe exceptionnelle, souhaitant comme depuis le départ que ce grade soit un débouché de masse pour la profession, comme cela a pu être acté pour la hors classe depuis 10 ans.
En fin de séance, après 2h45 d’échange, la DRH adjointe n’a par contre consacré qu’un quart d’heure à un bilan des promotions dans l’académie, laissant brièvement les différents services présenter les campagnes 2022 de promotion à la hors-classe, la classe exceptionnelle, l’échelon spécial ou encore la liste d’aptitude au corps des agrégés, ainsi que les promotions dans les corps administratifs. La FSU n’a pu que regretter qu’un GT à part entière ne soit pas consacré à ce point comme cela avait été le cas les années passées, et rappelé que les données brutes fournies étaient inférieures à ce qui avait pu être fourni auparavant.
Nous consacrerons un deuxième article à un bilan de ces promotions dans l’académie.