29 juin 2021

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Déclaration préalable CAPA CPE avancement d’échelon 16 juin 2021

Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs,
Cette commission paritaire, traitant des avancements accélérés d’échelon, se réunit pour la dernière fois. Le gouvernement a jugé important, au détriment de la qualité du dialogue social, de réduire très fortement ses compétences ainsi que le nombre de réunions pendant lesquelles les représentants de l’administration et du personnel pouvaient échanger. Ces commissions, en présence des IA-IPR EVS, avec pour support les documents transmis, étaient un lieu d’échanges particulièrement important pour nos métiers, et permettaient de rappeler bien souvent le cadre statutaire et réglementaire face à des dérives ou des méconnaissances parfois constatées : temps de travail, obligations de service, place du CPE dans l’établissement, ni membre de l’équipe de direction, ni chef de service. Nous l’avons dénoncé, mais il n’est pas inutile de le rappeler une fois encore spécialement pour notre corps : notre présence dans les commissions permettait de garantir la transparence et l’égalité de traitement entre les collègues.
L’Éducation Nationale a besoin de recruter et d’être attractive en termes de salaire, de progression de carrière et de valorisation des métiers. A contre temps de cette logique, le ralentissement de la revalorisation des carrières et la baisse du salaire, conjugués avec la décision de réduire le nombre de postes ouverts aux concours de recrutement, constituent un très mauvais signal délivré à la profession.
La catégorie des CPE est particulièrement touchée par la politique salariale du gouvernement à l’endroit des fonctionnaires d’État. Pour les enseignants, PsyEN et CPE l’augmentation du point d’indice permettrait de limiter la perte de pouvoir d’achat, conséquente depuis 2010. Restaurer l’attractivité de nos professions passe en premier lieu par le rattrapage des pertes salariales subies avec des mesures fortes de revalorisation des carrières :
• En raccourcissant les premiers échelons de la classe normale, avec un avancement d’échelon au rythme le plus favorable aux 6e et 8e échelons et en raccourcissant les 9e et 10e échelons.
• En réduisant, pour la hors-classe, la durée de la période d’avancement automatique.
• En faisant de la classe exceptionnelle un débouché de carrière pour toutes et tous :
◦ en élargissant les critères d’éligibilités au titre du vivier 1 à l’ensemble des conditions d’exercice difficiles : affectation dans tout établissement classé REP+ ou REP (classement élargi à la réalité du terrain), affectation en ZR, affectation avec complément de service dans un autre établissement…
◦ en augmentant le nombre de promotions pour le vivier 2, qui ne permet actuellement que 20 % des promotions : bien trop peu au regard de la masse des ayants droit ;
◦ En permettant un accès non contingenté à l’échelon spécial.

Par ailleurs, le SNES-FSU continue à exiger la déconnexion entre évaluation professionnelle et progression de carrière et revendique in fine une carrière parcourue en un seul grade pour tous les collègues.
La publication des premières listes de promotion de grade laisse craindre que l’administration a déjà commencé à s’affranchir du barème, pourtant réaffirmé dans les lignes directrices de gestion. Comment nos collègues peuvent-ils garder confiance si les règles annoncées ne sont respectées ?

Un autre point nous inquiète fortement : l’affectation des contractuels-alternants sur des supports budgétaires. Cela aura pour conséquences de multiplier le nombre de personnes intervenants sur un même support. Il n’échappe à personne que c’est absurde pour le suivi des élèves, l’intégration des personnels dans l’équipe, pour la vision globale du métier sur l’ensemble de l’année. Les conséquences seront désastreuses, tant pour le métier que pour les établissements.
Nous vous remercions pour votre attention.