Monsieur le Recteur, Madame la Secrétaire générale adjointe, Mesdames et Messieurs,
Cette CAPA se tient dans un calendrier et selon des modalités très perturbées par la crise que nous traversons depuis plus d’un an. Celle-ci a bouleversé nos vies et nos métiers plus que tout autres, et elle n’est pas encore terminée.
Puisque nous abordons aujourd’hui des éléments relatifs à la carrière des enseignants du second degré, il nous faut revenir rapidement sur les conditions de travail qui sont les nôtres depuis un an. Chacun a mesuré dès l’année dernière, et encore plus à la rentrée, les écarts que le confinement avait creusés entre les élèves. Le SNES-FSU a porté dès juin 2020 des demandes d’aménagements des programmes et des conditions d’encadrement des élèves pour permettre d’aider les élèves et d’anticiper une seconde vague. Mais le ministre Blanquer, à l’image de l’ensemble du gouvernement, s’est durablement enfermé dans le déni, compromettant toute anticipation. Et c’est au coup par coup que les décisions ont été prises, conduisant à une année en tout point chaotique, pour les élèves comme pour les personnels. La responsabilité de l’application des protocoles sanitaires ou de l’organisation de l’accueil des élèves ont été trop souvent renvoyées à l’échelon local, provoquant un sentiment d’isolement des collègues et des équipes qui ont fait de leur mieux pour accompagner leurs élèves dans un cadre national flou et incertain. Aujourd’hui encore, au terme de cette année où la scolarisation des élèves a été fréquemment perturbée voire interrompue, les inégalités importantes devant la préparation aux examens inquiètent les collègues et les élèves. Les aménagements annoncés ne permettront pas de les lever et interrogent sur le sens même de certaines épreuves. La banalisation de la dernière semaine de cours où l’on demande aux élèves de réviser chez eux pour éviter toute contamination creusera encore les écarts entre les élèves. Chacun mesure bien que le « grand oral » n’est maintenu que parce que le ministre s’y accroche comme à un totem. Le SNES demande son annulation et un allègement des épreuves restantes.
Pour en venir plus précisément à l’objet de cette CAPA, le contexte sanitaire a sans doute pesé sur les demandes de congés formations qui ont connu une baisse sans précédent de 15% cette année. Mais comment ne pas y voir aussi une forme de découragement de certains collègues devant le délai toujours plus long pour avoir une chance de l’obtenir ?
L’absence de groupe de travail sur les postes adaptés complique la lecture du document qui nous est proposé aujourd’hui. Nous demanderons donc des explications complémentaires pour comprendre les situations présentées, en particulier pour les 12 collègues qui reçoivent des avis défavorables. Il s’agit en effet toujours par définition de situations compliquées pour les collègues, ce qui nécessite un accompagnement sur tous les plans.
Dans ce contexte dégradé, les rendez-vous de carrière ont pu avoir lieu. Les dossiers de contestation que nous observons aujourd’hui restent dans un volume moindre que ceux des années passées. Sur les 44 recours gracieux qui ont été formulés, 13 sont aujourd’hui examinés par cette CAPA. C’est naturellement peu sur les 716 RDVC de la campagne et ce petit volume ne permet pas une analyse statistique significative. Sans doute le travail d’explication mené par les uns et par les autres, en particulier à l’occasion des GT de bilan de la campagne comme celui qui s’est tenu le 9 avril, permet-il aux collègues de mieux comprendre les enjeux de l’évaluation ? Ce travail est de toute manière très utile pour faire connaître à tous les données statistiques, permettre aux collègues de se situer et identifier des points d’amélioration.
Un an après la fin du paritarisme, chacun mesure bien à quel point les opérations de carrière ont perdu en transparence et en lisibilité pour les collègues. Mais c’était bien l’objectif idéologique du ministre et du gouvernement qui cherche à isoler et à individualiser, les élèves comme les enseignants. Le SNES ne saurait s’y résoudre et réaffirme sa détermination à défendre les valeurs de solidarité, les missions de l’école publique et la démocratie sociale.