Les opérations de carrière, mutations comme promotions, ou aujourd’hui l’octroi des congés formations, sont toutes désormais entachées du soupçon de l’arbitraire, faute d’information sur les critères retenus et les barres d’obtention. L’administration est désormais juge et partie de ses propres décisions, et les agents sommés de croire qu’elle est infaillible et toujours impartiale.
La fin de la transparence des opérations de carrière, indispensable à un climat serein entre collègues dans les établissements, commence à se faire sentir dans les équipes. Elle nuit au travail commun quand un ou une collègue soupçonne une autre d’avoir obtenu indûment le poste qu’elle envisageait, sans que personne ne puisse lui assurer que ce n’est pas le cas.
Après 12 ans de quasi-gel du point d’indice, et alors que le ministre annonce un dégel insuffisant qui ne compense même pas l’inflation, les seules perspectives d’amélioration sont les promotions, l’avancement accéléré et l’accès à la HC que les collègues attendent avec impatience. Mais alors qu’un mail dans Iprof leur annonce le résultat pour le 1er juin et l’affichage sur le site académique, l’information n’est toujours pas disponible à ce jour… tandis que les collègues promus ont déjà reçu des notifications les félicitant ! Cette pratique jette le trouble et le discrédit sur la manière dont les promotions sont attribuées, quand bien même elles respecteraient les barèmes et les principes de gestion qui étaient ceux pratiqués lors des CAPA.
Concernant les congés formations, la réunion d’un GT préparant les CAPA permettait d’assurer un suivi et une transparence de leur octroi dans un calendrier plus compatible avec l’inscription aux formations. Nous souhaitons revenir à ce fonctionnement que rien n’interdit, mais qui serait un signal positif d’une volonté académique de faire vivre concrètement le dialogue social. Il permettait en effet d’utiliser au mieux les restes pour attribuer des mois supplémentaires.
Car les collègues attendent aujourd’hui 11 ans ! Le volume octroyé par le ministère reste très insuffisant au regard des demandes, qui remontent un peu cette année après la baisse inédite observée l’an passé. Mais ce qui augmente aussi, hélas, c’est le nombre de collègues qui n’obtiennent pas leur congé après 10 refus. Ils étaient 14 l’an passé, ils sont 19 cette année. A ce rythme, on peut craindre une augmentation prochaine du temps d’attente.
Alors que le nouveau ministre, malgré le symbole de rupture qu’il incarne, semble inscrire son action dans les pas de son prédécesseur, il trouvera toujours devant lui le SNES-FSU pour défendre le service public d’éducation et les personnels qui le font vivre.