Depuis la rentrée, vous êtes nombreux.ses à nous faire remonter votre épuisement et vos inquiétudes sur la dégradation continue des conditions de travail dans les collèges : les classes sont de plus en plus chargées, les enseignants sont débordés, le travail perd de son sens.
En cause, l’inclusion et les injonctions qui tombent en permanence sur les enseignants et encore plus sur les professeurs principaux : accumulation de dispositifs à mettre en place et de papiers à remplir, réunions fréquentes, accompagnement des élèves et de leur familles.
La gestion de classe se complique aussi avec des élèves à besoins éducatifs particuliers nécessairement plus demandeurs d’attention dans des classes de plus en plus hétérogènes : on ne peut pas au même moment apporter de l’aide à des élèves porteurs de handicap, aux élèves souffrant de troubles dys et aux élèves non francophones dans des classes de 30 élèves !
Nombreux sont également les élèves en situation de handicap en attente de notification ou en attente d’accompagnement par un AESH, qui sont dans nos classes sans l’aide à laquelle ils ont droit.
Enfin, à la demande de l’Agence Régionale de Santé, des conventions de partenariat entre nos collèges et des établissements spécialisés (IME, ITEP...) sont imposées, préparant le terrain à la disparition programmée de ces établissements.
Dans cette accumulation de nouvelles dispositions provoquée par la mise en place du Plan Ecole Inclusive en 2018, les enseignants, AESH et personnels de vie scolaire ont le sentiment de voir leur véritable métier leur échapper et l’épuisement est réel.
En produisant le guide d’autoformation (sic) Qualinclus et la plateforme numérique Cap École Inclusive, le ministère se décharge de son devoir de formation sur la bonne volonté des collègues. L’appropriation de ces outils, dont la qualité par ailleurs est contestable, est chronophage et source d’épuisement pour les collègues puisqu’elle se fait hors du temps de service. La préparation supplémentaire de séquences liées à l’inclusion, les nombreuses réunions et rendez vous sont une augmentation substantielle du temps de travail qui n’est pas prise en compte non plus.
Pour le SNES-FSU l’école inclusive est un projet qui a du sens mais qui doit être mené de manière raisonnée et accompagné de réels moyens en terme de formation, de diminution des effectifs et d’accompagnement des équipes pédagogiques et de vie scolaire.
L’inclusion n’est pas qu’une affaire de pédagogie et le ministère doit prendre conscience que telle qu’elle est mise en œuvre actuellement elle ne peut mener les personnels que vers l’épuisement et le rejet.
N’hésitez pas à nous faire part de vos témoignages (snes35@rennes.snes.edu) et à rédiger la lettre ouverte au Recteur sur vos conditions de travail : voir le site du SNES Bretagne