À l’issue des travaux des CTSD [1], nous vous interpellons une nouvelle fois sur la nécessité d’une harmonisation du cadre de gestion des moyens CPE.
Nous ne nions pas l’intérêt des discussions au plan départemental car ces dialogues sont l’occasion d’une expression et d’une confrontation de points de vue. Nous constatons qu’elles permettent dans une certaine mesure de trouver des points d’équilibre entre les différents enjeux. Pour autant, cette année encore, certaines décisions pourraient engendrer des effets contraires aux objectifs poursuivis. Deux aspects retiennent notre attention.
D’une part, nous constatons que le nombre des CSD, BMP ou poste à 0,5 se multiplie au fil des ans dans l’académie. Nous pouvons entendre la logique en matière de gestion, mais le recours aux compléments de service et aux BMP ne doit pas servir à masquer le manque de moyens. Nous attirons votre attention sur ses conséquences pour les CPE dans l’exercice de leur métier. En effet, les CPE qui exercent dans deux établissements n’arrivent pas à assurer un suivi rigoureux et satisfaisant des élèves ce qui altère la légitimité des collègues concernés aux yeux des membres de la communauté éducative. Les tâches sont multipliées par deux, les interlocuteurs sont dédoublés (deux chefs d’établissement, deux vies scolaires, deux salles des professeurs, deux infirmeries…). Autrement dit, l’énergie perdue par ces collègues est trop importante pour qu’on puisse considérer, en définitive, que les moyens sont bien utilisés. Ces services partagés provoquent par ailleurs du mal-être parce les collègues se sentent impuissants à réaliser le métier tel qu’ils le conçoivent. Nous avons réussi à avancer sur ce sujet dans les Côtes-d’Armor où en deux ans 8 postes à compléments
de services ont été supprimés. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie partout ailleurs.
D’autre part, nous alertons régulièrement vos services sur les difficultés que certaines mesures de cartes posent au fil de la préparation de rentrée. L’an passé, les différentes rencontres paritaires ont permis de faire entendre un argumentaire de plus en plus précis avec des propositions de solutions concrètes et réalistes. Nous n’avons malheureusement pas été suivis. Nous en retenons qu’il est difficile de trouver un espace pour échanger sur l’ensemble des enjeux. Les conséquences pour les personnels, les établissements et même vos services ont été importantes. Nous en voulons pour preuve les 17 demandes de révision d’affectation formulées par les collègues CPE à l’issue de la phase intra 2016.
C’est pourquoi nous vous demandons de permettre à l’ensemble des acteurs de porter un regard global sur les enjeux de ces opérations. Une ligne directrice au plan académique peut être dégagée dans le consensus afin d’apporter une meilleure cohérence dans la gestion des moyens CPE. Nous demandons précisément de dissocier les moyens « stagiaires » mi-temps des dotations départementales (en cohérence avec le budget académique) et d’en confier la gestion à la DPE, aux IPR et à l’ESPE, en concertation avec les DSDEN. Les objectifs de formations des stagiaires, les contraintes des EPLE et de L’ESPE seraient à notre sens mieux pris en compte pour l’implantation des « berceaux stagiaires ». C’est le moyen le plus judicieux pour donner aux stagiaires des conditions favorables d’entrée dans le métier dans des établissements où exercent des CPE chevronnés, formés et volontaires pour être tuteur. En outre, cela contribuerait à faciliter le travail des services du rectorat (DPE) et la mobilité des personnels titulaires serait améliorée. La solution qui consiste à bloquer un support « temps plein » et à y affecter deux stagiaires doit impérativement être abandonnée, parce que trop pénalisante pour les établissements. Elle justifie à elle seule notre demande d’une gestion dissociée des stagiaires.
Avec 9 emplois supplémentaires, ce sont seulement trois créations de postes au plan académique. Nous vous demandons de reconsidérer cette question et avec les moyens académiques de créer des postes, notamment dans le département d’Ille-et-Vilaine. En effet, 14 collèges (ci-dessous) de plus de 700 élèves et une vingtaine de collèges de plus de 600 élèves n’ont qu’un seul de poste de CPE :
Côtes-d’Armor :
- Collège de Plérin
- Collège de Lamballe
Finistère :
- Collège de Pont-l’Abbé
- Collège de Landerneau
Ille-et-Vilaine :
- Collège de Bain de Bretagne
- Collège de Bruz
- Collège de Guichen
- Collège de Liffré
- Collège de Montfort — sur-Meu
- Collège de Mordelle
- Collège du Rheu
- Collède d’Orgère
- Collège de Pacé
- Collège Anne de Bretagne à Rennes
Tout particulièrement cette année, nous protestons contre les deux suppressions de poste dans les lycées du Finistère. Elles ne se justifient que parce que la dotation départementale est insuffisante pour la nécessaire création du poste du collège de Plonéour-Menez. Nous demandons la création d’un poste au Collège « la fontaine Margot » ex-collège Kéranroux, seul collège REP sans CPE de l’académie.
Enfin, nous vous interpellons solennellement à propos du lycée Vauban à Brest, il faut recréer un poste supprimé en 2015 et maintenu depuis à l’aide de moyens provisoires. Cette solution transitoire place l’établissement dans une situation d’instabilité qui n’est pas favorable à l’instauration d’un climat scolaire propice à la réussite de tous. Il faut donner à cet établissement les moyens de fonctionner sereinement en implantant ce moyen à titre définitif et non un moyen durablement provisoire.
Nous demandons que les postes des lycées suivants soient mis au mouvement : Lycée Anita Conti de Bruz ; Lycée René Cassin à Montfort-sur-Meu ; Lycée Bréquigny à Rennes ; le lycée Dupuy de Lôme Lorient.