L’accès à la classe exceptionnelle intègre cette année les missions de tuteur. Ajoutées à toute affectation en éducation prioritaire depuis 1982, ces nouvelles conditions élargissent les candidatures au titre des 8 ans pour les missions dites spécifiques. Ces inflexions majeures introduites par le Ministère sont dues au travail de conviction du SNES pour obtenir des améliorations immédiatement profitables au plus grand nombre de collègues. La prise en compte, par exemple, des années de TZR serait aussi un élément partagé par beaucoup. Le SNES le demande car l’objectif est bien de faire céder toutes les barrières qui limitent l’accès à la classe exceptionnelle avant le départ en retraite pour ne retenir à terme que l’ancienneté dans la carrière.
Cette démocratisation de la classe exceptionnelle pour tous les collègues ne sera pas immédiate mais les premiers cliquets sont verrouillés comme le passage quasi-automatique des 11 échelons et le barème sécurisé pour la hors-classe. Ce deuxième grade est désormais garanti pour toutes et tous -et bientôt sans même passer par le 11e échelon- sous l’effet du barème national dont le poids progressif de l’ancienneté neutralise en peu d’années l’avis globalisé du recteur.
Mais cet élan pris avec PPCR pour réduire le poids de l’évaluation dans le déroulé des carrières pourrait être brisé en janvier. La réforme de la Fonction publique prévoit la fin des CAPA et des vérifications des déroulements de carrières par les élu
es du personnel. C’est autant de marges de manœuvre offertes à l’administration pour contourner les règles et l’équité. Que resterait-il des barèmes et des garanties collectives dans ce nouveau cadre ? Quelle place auront encore des syndicats comme le SNES pour défendre l’amélioration des procédures dans l’intérêt général grâce aux bilans rigoureux des campagnes précédentes ? Être à la merci de son supérieur pour une mutation ou une promotion et perdre ainsi toute perspective de projection dans la carrière serait un recul historique.Depuis la Libération, nos métiers tirent leur force de la mise à distance de tout arbitraire dans la carrière, ce qui a protégé la liberté d’expression et la liberté pédagogique, aujourd’hui aussi menacées. Grève le 9 mai à l’appel de tous les syndicats de la Fonction publique, manifestation à Paris le 18 mai pour l’Éducation : la mobilisation de toutes et tous sera nécessaire pour faire reculer le gouvernement !
Gwénaël Le Paih,
Secrétaire général du SNES-FSU Bretagne
Enseignant de mathématiques, lycée A. Conti, Bruz
Élu SNES-FSU au CTA et à la CAPA des certifié s