Monsieur Le Recteur,
L’intersyndicale des conseillers d’orientation psychologues et directeurs de CIO (SNES-FSU, CGT
Educ’Action, SUD Education, SNFOLC) a été reçue le 19 décembre par le Ministre de l’Education
Nationale. Cette audience faisait suite à une série d’actions organisées dans les académies, pour
protester contre la disparition des Conseillers d’orientation psychologues et des DCIO du projet de loi
d’orientation et dénoncer les projets de décentralisation du service.
Grâce à nos interventions, le ministre a réintégré les copsy dans le projet de loi et a réaffirmé que
ceux-ci resteraient fonctionnaires de l’Etat. Mais cela ne peut suffire à nous rassurer !
Nos organisations ont développé le rôle que les copsy veulent continuer à jouer auprès des élèves et
de leurs parents. Elles ont également exposé les conséquences d’un transfert des CIO aux régions. Il
semble que le Ministère n’ait pas bien pris la mesure de ce que représenterait la suppression de
toutes les missions institutionnelles, souvent sous estimées, remplies par les CIO dans un district
(accueil des élèves nouvellement arrivés en France, suivi des élèves en situation de handicap,
formation des professeurs principaux ou des jeunes enseignants sur l’orientation, observatoire du
parcours des élèves, suivis des « décrochés » en lien avec la MGI).
Le CIO constitue la ressource indispensable au travail d’équipe, et est lieu de rencontre et d’échanges
avec tous les partenaires.
On voudrait nous faire croire que la mise en place d’un service public territorialisé imposerait, en
préalable, la suppression du service public d’orientation de l’Education nationale, pour pouvoir en
installer un autre, différent d’une région à l’autre, mélangeant organismes publics et privés par le
biais de labellisation/externalisations !!!
L’Education nationale doit garder un service public national d’orientation pour les élèves, les parents
et les équipes d’établissements. Les Copsy déjà très affaiblis par la RGPP, ne pourront plus absorber
les nouvelles tâches que veulent leur imposer les Régions, sans réduire leur temps de présence déjà
insuffisante dans les établissements.
Pas plus qu’en 2003, la profession n’acceptera de voir disparaître le réseau des CIO et notre métier.
C’est la conception même de l’orientation scolaire qui est en cause ! Rabattue sur l’information,
assujettie à l’insertion professionnelle, elle ne constituera pas le levier de développement et de
réussite que nous revendiquons.
Nous demandons l’abandon de la décentralisation des CIO et de leur personnel.