Monsieur le Recteur,
La participation importante des personnels de l’Éducation nationale à la journée d’action intersyndicale du 15 mai, pour dénoncer le gel du point d’indice et la baisse des rémunérations des fonctionnaires dans le cadre des mesures d’austérité qui accompagnent le pacte de responsabilité, montre que la question du pouvoir d’achat apparaît de plus en plus comme un problème réel pour les fonctionnaires et les enseignants.
Dans le contexte de crise et de chômage que nous connaissons, comment expliquer également que les postes proposés aux concours de l’enseignement ne trouvent pas tous preneurs, faute de candidats ? La crise de recrutement a pris cette année des proportions inédites et inquiétantes. Ce manque d’attractivité de nos métiers est particulièrement préoccupant dans notre académie où 800 postes ont été réservés pour accueillir les stagiaires. Elle montre bien que l’objectif de 54 000 postes dans l’Éducation nationale restera un vain mot si un signal fort n’est pas donné en termes de rémunération et de conditions de travail.
Or, c’est le contraire qui s’est produit avec d’une part un retour à un traitement au 1er échelon pour les stagiaires lauréats des concours 2014, et d’autre part l’absence de diminution des maxima de service à l’occasion de la parution du nouveau décret statutaire...
Deux sujets importants figurent à l’ordre du jour de cette CAPA, la notation administrative et le tableau d’avancement pour l’accès à la hors-classe. Ils posent clairement la question du management des établissements.
En ce qui concerne la notation administrative, le nombre de contestations semble en baisse, mais on voit encore certains chefs d’établissements se distinguer par une notation en dehors des règles, pourtant actées dans la circulaire académique.
En ce qui concerne l’accès à la hors-classe, le SNES ne peut que saluer la suppression, dans la note de service ministérielle, de la possibilité de promouvoir des collègues peu avancés dans la carrière. Cependant, de nombreuses entraves subsistent et conduisent à priver un nombre toujours trop grand de collègues de la possibilité de partir en retraite avec le bénéfice des indices de la hors-classe. Alors que le contingent de 365 promotions -5 de plus que l’an passé- permettrait de promouvoir tous les collègues restant au 11e échelon, 121 collègues ne sont pas retenus.
Une fois encore, l’analyse statistique des résultats du projet montre des écarts importants d’une discipline à l’autre. Ainsi, pour un nombre équivalent de collègues promouvables dans le 11e échelon, on peut passer de 74 % de promus (mathématiques) à 38% (espagnol). De même, l’écart entre les collègues affectés en collège et ceux de lycée avoisine les 3 points…
On pourrait poursuivre l’analyse par discipline et par établissement, mais vous connaissez comme nous les chiffres. Ils traduisent des disparités importantes que nous dénonçons tous les ans et ils montrent que, malgré une recherche de l’équité, des inégalités subsistent dans le traitement des collègues.
Le SNES considère la hors-classe comme un débouché de carrière et revendique que les indices terminaux de celle-ci soient intégrés dans une carrière en 11 échelons. Pour le SNES, tous les collègues doivent partir avec le bénéfice de la HC. La suppression des avis pourrait y contribuer, mais il serait possible, plus simplement, de nous interroger ensemble sur ce barème académique qui nous conduit tous les ans à reprendre un travail identique sur les documents. Ce travail en CAPA montre bien l’importance du regard paritaire, mais nous pourrions également envisager un GT pour réfléchir ensemble au barème académique.
En attendant, le choix a été fait depuis plusieurs années de promouvoir en séance des collègues retraitables qui ne figurent pas initialement dans le tableau d’avancement, mais dont la manière de servir a toujours été jugée satisfaisante par la hiérarchie. C’est pourquoi nous vous avons communiqué une liste de collègues nés avant le 28 mars 1954, actuellement non promus, dont nous vous demandons de revoir la situation.
Les élus du SNES-FSU à la CAPA des certifiés