L’an dernier vous étiez proche de la promotion à la hors classe. Cette année vos chances d’y accéder sont sérieusement compromises !
Dans le cadre du groupe de travail qui s’est tenu le 1er mars dernier, le rectorat a fait des propositions pour un barème d’accès à la hors-classe
– qui ne tiennent plus compte de l’ancienneté acquise au 11e échelon.
– qui ne retiennent ni les diplômes acquis ni l’admissibilité à l’agrégation.
– Mais par contre qui donnent une importance démesurée aux appréciations des chefs d’établissement et des I.P.R qui devront rédiger un rapport circonstancié et attribuer des points qui se surajouteront à la note globale (administrative + pédagogique).
Les élus du SNES et des autres organisations syndicales ont catégoriquement rejeté ces propositions. Cependant, le Recteur risque d’en rester à ce projet initial.
Il faut que vous interveniez rapidement. Le SNES vous demande de renvoyer dès à présent la lettre ci-jointe au recteur d’Académie. Plus vous serez nombreux à le faire et plus les chances de revenir à des promotions à la hors-classe objectives et transparentes seront grandes.
Si vous ne réagissez pas, l’accès à la hors classe sera désormais totalement arbitraire !
Le Recteur entend en effet prendre en compte « la valeur professionnelle » des candidats. Personne n’est dupe : nous savons tous que l’investissement professionnel de chacun ne peut être quantifié et barémé tant les pratiques professionnelles sont diverses dans nos métiers.
L’appel à candidature est supprimé. I-prof sera l’unique outil pour les 5000 candidats promouvables de notre Académie (tous les certifiés à partir du 7e échelon) ! Comment les IPR et les chefs d’établissements pourront-ils évaluer et examiner de manière approfondie l’ensemble des dossiers ? Sauf à décider que des critères opaques et aléatoires sont
désormais la règle ! Des procédures illisibles et injustes installeraient l’insécurité pour les personnels quant au déroulement de leur carrière.
Sans tenir compte de l’ancienneté dans le 11e échelon, moins de collègues accéderaient à la HC : de plus jeunes collègues seraient promus à la HC, ce qui limiterait la rotation des postes de HC. Comment ne pas décourager des centaines de collègues qui perdraient ainsi toutes perspectives d’évolution de carrière et n’auraient plus rien à attendre une fois le 11e échelon atteint ? Les engagements de 1989 sur la revalorisation des carrières sont rompus.
C’est bien l’indépendance du fonctionnaire face à sa hiérarchie qui est en jeu. A l’heure du « faire toujours plus avec toujours moins », les stratèges ministériels entendent bien adapter la fonction publique aux baisses de crédits (recrutement, évolution de carrière). Pour y arriver, l’un des principaux leviers est sans nul doute d’assujettir les personnels.
L’évaluation de nos « compétences » se ferait au plus proche du terrain : chefs d’établissements et IPR auraient ainsi tout pouvoir pour attribuer la hors-classe ! Le ministère prétend qu’il s’agit d’un gage de plus d’efficacité, nous n’y voyons qu’une source d’injustice supplémentaire.
La fonction publique de carrière, avec ses règles de gestion collective, serait transformée en une fonction publique d’emploi : recrutement, rémunération, déroulement de carrière sur profil, parcours professionnel mesuré, performances et rendement évalués. On constate combien les directives des SMR (stratégies ministérielles de réforme) mises en œuvre par le ministre Dutreil se concrétisent dans les projets de hors-classe du Recteur.
La LOLF, nouvelle présentation des budgets de l’Etat, est expérimentée en Bretagne avant d’être généralisée à l’ensemble des Académies en janvier 2006. En plus d’une évaluation normée (efficacité, performance, rendement...) de l’utilisation des crédits, elle impose à chacun de se conformer aux objectifs fixés. Un contexte nouveau mais cohérent avec les SMR pour exiger plus des personnels dans un cadre contraint.
Le SNES continue de revendiquer au contraire une reconstruction de la carrière où l’actuelle hors-classe et son indice terminal deviendrait le 11 échelon. Pour l’heure, il faut faire reculer le Recteur et revenir à des critères transparents non subjectifs : la note globale (administrative et pédagogique), l’ancienneté dans le 11e échelon, les titres et diplômes, les admissibilités et l’accès au corps par concours doivent être les seuls éléments de classement.
Réagissons ensemble ! Adressez sans plus attendre le courrier joint au Recteur, 96 rue d’Antrain, 35000 Rennes.
Daniel CRASSIN Gwénaël LE PAIH