Monsieur le Recteur, mesdames et messieurs,
La CAPA des agrégé
es se réunit ce lundi 4 mai alors qu’une large partie de la profession est angoissée suite à l’annonce par le gouvernement d’une ouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai malgré l’avis du conseil scientifique de les fermer jusqu’au mois de septembre. Vous avez dit, Monsieur le Recteur, que l’application stricte du protocole national est un préalable à la réouverture des établissements scolaires . La FSU ne transigera pas sur les conditions sanitaires à réunir : il en va de la santé des élèves, des personnels, de leur famille et plus généralement de la gestion collective de l’épidémie.Cette crise demande aussi pour la rentrée 2020 une adaptation des programmes pour que tous les élèves puissent retrouver les rythmes des apprentissages et des moyens se traduisant par des personnels supplémentaires pour faire face aux inégalités scolaires qui se sont creusées. Cette rentrée doit aussi être repensée pour installer durablement les précautions sanitaires. La réduction des effectifs dans les classes doit donc être plus que jamais une priorité !
Or les perspectives de la prochaine rentrée demeurent inquiétantes. Ainsi dans l’académie de Rennes, avec 87 postes équivalents temps pleins (ETP) supprimés et 14 ETP octroyés en HSA, les propositions de suppression de postes et les compléments de service sont en hausse. La baisse démographique censée affecter le second degré public ne peut expliquer l’ampleur des restrictions budgétaires. L’injection massive d’heures supplémentaires dans les DGH et le second coup de rabot de la réforme des lycées sont à coup sûr les responsables d’une nouvelle dégradation des conditions de travail des personnels et d’études des élèves.
Depuis des mois la FSU dénonce les effets délétères de la réforme des lycées, constat en partie partagé par l’inspection générale dans sa note de janvier 2020 : inégalité d’implantation des formations, choix genrés des triplettes, problème de financement des options et de certaines spécialités en terminale, E3C mélangeant les types d’évaluation.
La FSU s’oppose toujours fermement à la mise en œuvre de la loi de transformation de la fonction publique qui acte entre autre la suppression de l’examen collectif des promotions et des mutations. Nous le redisons encore une fois : cette loi va se traduire par une individualisation des carrières. Vider les commissions administratives paritaires de leur substance, c’est mettre les collègues à la merci des hiérarchies, c’est l’insécurité pour toutes et pour tous et c’est sans doute, Monsieur le Recteur, pour vos services prendre le risque de voir planer la suspicion sur chacune des décisions qui seront actées. Et pourtant, les commissions administratives paritaires sont des lieux d’échanges fructueux ; elles font la preuve chaque année de leur efficacité. Fondées à la Libération, elles sont une garantie contre l’arbitraire.
La FSU rappelle aussi son rejet du projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement et dénonce avec fermeté le recours au 49/3 pour son passage en force. La revalorisation des personnels de l’Éducation Nationale doit être totalement déconnectée de la réforme des retraites sans contreparties et concerner immédiatement l’ensemble des agents : dégel du point d’indice, revalorisation indiciaire, mesures de carrière, doublement de l’ISOE, prime d’équipement.
C’est donc avec tous ces éléments à l’esprit que les commissaires paritaires de la FSU se présentent à cette CAPA consacrée pour l’essentiel à l’accès par liste d’aptitude au corps des agrégé
es. La promotion par liste d’aptitude est un moment important de la revalorisation des carrières de nos collègues. Pour la FSU, cette voie doit être l’aboutissement d’une carrière. Elle est cependant trop étroite ! Il est plus qu’urgent de passer le ratio de 1/7 à 1/5 des titularisations prononcées l’année précédente. Nous demandons par ailleurs la création d’agrégations dans toutes les disciplines.Par ailleurs, cette voie de promotion doit devenir exemplaire dans son fonctionnement et donc, dans un souci de transparence, la FSU réclame des règles collectives de nomination par liste d’aptitude traduites dans un barème qui prendrait en compte des éléments objectifs comme la qualification, la carrière, la présentation voire l’admissibilité au concours de l’agrégation.
Enfin nous tenons à rappeler que l’effet mémoire, en ce sens qu’il répond à l’idée de valorisation d’une carrière, est un élément important de la constitution des listes. Tout collègue dont le dossier a été jugé convaincant pour être inscrit sur la liste rectorale, doit pouvoir bénéficier a priori d’un report de cette inscription l’année suivante.
Nous allons donc, Monsieur le Recteur, vous interroger sur les critères retenus qui fondent vos choix et nous ferons des propositions de candidat
es à inscrire sur la liste rectorale.La FSU vous remercie de votre attention.