La crise sanitaire s’est inscrite dans la durée et marquera durablement les vies personnelles et professionnelles. Si le second confinement, décidé par le président Macron le 28 octobre, n’a pas ressemblé à celui du printemps, c’est surtout parce que les établissements scolaires sont restés ouverts, afin de permettre la poursuite d’une activité économique. Pour autant, les conséquences de cette crise sanitaire sont importantes pour nos métiers.
Dans l’académie de Rennes, les collèges et les lycées ont été relativement épargnés par les contaminations. Même si les chiffres hebdomadaires communiqués par le Rectorat sont sujet à caution, et invalidés par les données plus complètes de l’ARS, peu de classes ont été effectivement fermées. On peut y voir aussi, bien entendu, le fruit des évolutions de la doctrine de l’ARS sur la définition des « cas contacts », de plus en plus restrictive. Mais il faut également reconnaître l’efficacité du port du masque comme geste barrière contre la circulation du virus. C’est d’ailleurs la seule mesure véritablement contraignante qui subsistait dans le protocole dans sa version du 28 août. Ainsi, les cas de contamination dans le second degré l’ont été à des moments où les élèves ou les enseignants ne portaient pas de masques, en particulier lors du temps de restauration le midi. A l’heure du 2e confinement il est donc apparu nécessaire de trouver des solutions pour limiter la circulation du virus lors du déjeuner des élèves, ce qui, dans les gros établissements, ne pouvait se faire sans limitation des effectifs. Sous pression de la « grève sanitaire » organisée par le SNES le 10 novembre, le ministère a du concéder la généralisation des dédoublements en lycée, pour permettre d’organiser la restauration dans des conditions satisfaisantes.
L’application locale de cette mesure, après approbation du « plan de continuité pédagogique » pose de nombreuses questions. Mais le ministère porte une lourde responsabilité dans l’absence d’anticipation dans l’organisation de cette année scolaire particulière. Dès le mois de juin, le SNES demandait une adaptation de la rentrée et des aménagements de programmes, auxquels J-M Blanquer s’est toujours refusé, avant d’y être contraint par la réalité des événements.
Dans ce contexte très évolutif et souvent incertain, le SNES académique s’est efforcé de diffuser à ses adhérents des informations fiables et régulièrement actualisées, par le biais des publications, des mails et des articles mis en ligne sur le site « Une année sous COVID… » Il poursuivra ce travail d’information au fur et à mesure que de nouvelles questions se poseront : tests, vaccins…
En effet, la crise a mis à l’épreuve la santé de tous personnels. Les situations sont variées mais chacun est touché d’une manière ou d’une autre. Les personnels considérés fragiles peuvent passer, s’ils le souhaitent, en télétravail. Mais l’ensemble des personnels qui assurent des cours masqués devant des élèves eux-mêmes masqués subit l’inconfort et la fatigue générés par cette situation. La charge de travail est lourde car les collègues sont confrontés aux difficultés et à l’hétérogénéité plus importantes des élèves après le confinement du printemps, auxquelles s’ajoutent, en lycée, les nouveaux programmes de Terminale et les réajustements liés au passage en demis groupes. Ce constat d’un épuisement généralisé a été exprimé et partagé lors des CHSCT. Il est maintenant de la responsabilité du ministère de prendre des mesures pour les surmonter.
Au-delà du périmètre de l’éducation nationale, et dans un contexte de relative incertitude sur les séquelles éventuelles sur le long terme de certaines formes de la maladie, la FSU porte dans un cadre intersyndical la demande de reconnaissance de la COVID-19 comme maladie professionnelle et poursuit la lutte pour l’abandon du jour de carence.