Alors que la perspective de sortie de la crise sanitaire s’éloigne, la gestion chaotique du gouvernement français se poursuit. Enferré depuis un an dans les mensonges et les dissimulations, sur les masques, les tests et aujourd’hui la stratégie vaccinale, le gouvernement semble, dans le domaine éducatif, avoir fait le choix de la navigation à vue. Contrairement à ce qui s’est fait dans de nombreux pays, J-M Blanquer a refusé depuis le printemps dernier d’adapter les programmes et de mettre des moyens pour prendre en compte les effets de la fermeture des établissements. Au contraire même, la rentrée se prépare avec des postes en moins (voir note analyse budget).
Depuis novembre, alors que tous les indicateurs montrent une accélération de la circulation du virus, le protocole sanitaire dans l’Education nationale est resté inchangé. Le port du masque semble tenir lieu de geste barrière mais la proximité des élèves lors du temps de restauration du midi constitue dans beaucoup d’établissements un problème insoluble. La possibilité ouverte aux lycées de recourir à un enseignement hybride a permis d’assurer une distance physique entre les élèves, mais la pression des parents d’élèves est parfois forte pour demander un retour de tous à 100 % en présentiel. En effet, des établissements privés catholiques ayant fait le choix de « prendre le risque » de ne pas assurer des distances se targuent d’accueillir tous les élèves… Mais ils sont rattrapés par la réalité puisque plusieurs sont devenus des clusters et se sont vus fermés par décision préfectorale. De fait, de plus en plus d’établissements privés demandent à passer en « hybride ». Le SNES demande toujours un cadrage national sur la mise en place des demi-groupes et l’extension des possibilités de dédoublements aux collèges qui en feraient la demande. Dans le contexte, le Rectorat de Rennes reste prudent et n’incite pas à un retour précipité des élèves. Au contraire, il a diffusé le 21/01 aux chefs d’établissements un rappel des modalités de l’enseignement hybride.
Lutter contre l’épidémie tout en maintenant les établissements scolaires ouverts doit être une priorité, mais elle exige de l’anticipation et de la transparence. J-M Blanquer semble hélas privilégier les annonces médiatiques et les fameux « scénarios sur la table » plutôt que la vérité et la concertation. Outre l’absence de véritable « protocole renforcé », les chiffres communiqués toutes les semaines par le MEN accusent systématiquement un écart considérable avec ceux de Santé publique France. Après avoir le retrait précipité des masques potentiellement toxiques fournis à la rentrée, la livraison de janvier est constituée de masques conformes (type I) mais souvent trop petits. Le million de test (50 000 pour la Bretagne) annoncé par mois peine à se concrétiser, et là où les tests antigéniques sont effectués plusieurs témoignages mettent en doute leur efficacité. Enfin la vaccination des enseignants annoncée pour mars, puis février, puis juin n’est désormais plus évoquée…
Dans le contexte incertain face aux variants du virus, le SNES rappelle que la prévention et la protection des personnels et des élèves sont un impératif.