19 février 2018

Sections départementales

Le conseil départemental et la démocratie

Les comités consultatifs :
Dès le changement de majorité en 2004 au Conseil général, les élus ont voulu traduire leurs idées de faire participer les citoyens du département aux prises de décisions. Volonté fort louable au demeurant, mais au fur et à mesure de l’installation des Comités dits Consultatifs, la notion de démocratie s’est déclinée de manière fort discutable. En effet, la composition décidée et imposée à ces comités faisait fi de la représentation réelle, assise sur les résultats aux élections, à tel point que chaque organisme pressenti ou chaque organisation syndicale ne pouvait prétendre qu’à un seul siège quelle que soit le poids de sa représentativité. Des personnalités qui ne représentaient qu’elles-mêmes ou sollicitées par les élus pour leur proximité politique ou associative côtoient au même titre et au même niveau les représentants des personnels. C’est ainsi qu’un principe qui aurait pu s’avérer pertinent, a été détourné de sa philosophie et réduit à une simple façade.

Les instances :
Nous pensions naïvement que le changement de majorité allait apporter renouveau et modernité dans l’approche des relations sociales et que les nouveaux élus allaient instaurer un véritable dialogue social avec les partenaires que nous sommes dans le respect mutuel des positions et de nos fonctions respectives. Hélas, quelle que soit la couleur politique, les élus ne supportent pas d’être contredits ou contestés dans leur choix. Depuis 2004, les élus en charge de l’éducation, qui se sont succédés, ont invariablement adopté les mêmes attitudes face aux partenaires : une considération minimale assortie d’une méfiance systématique.
Si notre position n’était que frontale et toujours en opposition, nous pourrions admettre les griefs. Malgré nos maintes déclarations et professions de foi sur la nécessité d’un véritable dialogue, les élus aux responsabilités n’ont à aucun moment fait preuve de réelle écoute et de prise en compte des objections que nous faisons régulièrement. Dans ces conditions-là, il est difficile de nous reprocher ensuite le manque ou l’absence de propositions de notre part. Pour pouvoir proposer, encore faut-il que nous disposions, tout le long du processus de réflexion et d’élaboration des préconisations, de tous les éléments d’un dossier, les mêmes que ceux dont disposent les élus et les services techniques et administratifs de la collectivité.
Au lieu de cela, les élus du CD multiplient les réunions d’informations avec d’autres élus ou d’autres responsables administratifs (chefs d’établissements, intendants, …), rarement avec les représentants dans les instances (élus aux CA), au cours desquelles les hypothèses ou les pré-décisions sont assénées et imposées et circonscrivent d’autorité le cadre des discussions. Justement dans les Conseils d’Administration des collèges, là où les discussions devraient être entamées et anticipées, les représentants des collectivités, du CD, sont souvent absents. Des exemples peuvent être cités de propositions que nous aurions pu explorer, comme par exemple d’envisager la construction d’un collège public dans une commune de 10 000 habitants, SaintGrégoire en l’occurrence. La viabilité d’un tel projet est incontestable à tous les niveaux. Seulement les élus du CD ne veulent pas gêner l’enseignement privé catholique. Ce n’est pas de la fabulation, ils osent l’écrire dans leurs documents. La fermeture du collège Surcouf dès 2017 ne s’imposait pas, pas plus que la fusion des deux collèges Malifeu et Montbarrot en 2008 puis la fermeture du site Malifeu en 2018. Nous avons apprécié la décision de construction de trois nouveaux collèges (Bréal, Laillé et Guipry-Messac). Pour nous, cette conception des échanges ne peut pas faciliter la concertation et aider à instaurer la confiance avec les élus, pourtant indispensable.

Article1 : Mixité dans le département et les collèges rennais
Article 2 : Plan accueil collégiens : projets du Conseil départemental
Article 3 : Ségrégation scolaire et politique de l’éducation
Article 4 : Point de vue des enseignant-es des secteurs concernés
Article 5 : Effectifs dans les collèges : le CD 35 renie ses propres travaux
Article 6 : Bilan des expérimentations « mixité sociale » du CD35
Article 7 : Resectorisation, mixité et 1er degré
Article 8 : Point de vue de parents d’élèves de l’APE de Chantepie
Article 9 : Le conseil départemental et la démocratie
Article 10 : Conclusion