Le système scolaire français est caractérisé par le poids des inégalités sociales sur les inégalités scolaires. Elles sont produites par un ensemble de facteurs où se mêlent les questions de logement, d’emploi, de transports, d’accès aux soins et à la culture. Pour une école publique de qualité pour tous, il faut mettre en place une carte scolaire qui impose une réelle mixité sociale. L’école étant cependant percutée par les inégalités qui fracturent la société, des politiques de compensation sont nécessaires pour viser à une égalité de traitement pour les publics les plus défavorisés : les moyens supplémentaires sont nécessaires en éducation prioritaire pour compenser des inégalités de départ et permettre de garantir une même exigence scolaire sur des territoires pourtant défavorisés.

La question de la resectorisation des collèges rennais impacte forcément les écoles publiques du département et plus particulièrement celles de la Ville de Rennes. En effet, lorsque le collège de secteur change, l’inscription dans l’école de secteur est alors repensée par les familles. Il existe déjà une multitude de dérogations dans les écoles de la ville de Rennes en fonction du collège de secteur. Une réelle mixité doit se mettre en place et cela passe certainement par un changement de sectorisation des écoles rennaises.

Pour autant, la resectorisation des collèges rennais s’est faite sans aucune concertation avec la ville de Rennes et encore moins avec les enseignants du premier degré concernés. Le changement de secteur des collèges engendrera à terme une modification de la carte de l’éducation prioritaire, risquant alors de voir certaines écoles en sortir alors même que le public de ces écoles n’aura pas changé. Par ailleurs, la taille des écoles est un aspect essentiel sur lequel les politiques et l’institution doivent se pencher. Quand certaines de nos écoles de REP atteignent 20 classes, les enseignants sont confrontés à des difficultés d’organisation qui pèsent sur la vie de l’école et qui renforcent les conflits entre élèves.
Alors que, pour un même nombre d’élèves, les collèges disposent de personnels encadrants, les écoles ne disposent que de personnels enseignants pour gérer tous les moments de déplacements hors de la classe, moments où les tensions entre élèves sont exacerbées. Les élèves de ces quartiers prioritaires doivent pouvoir évoluer dans un environnement à taille humaine. Rompre avec les déterminismes sociaux, culturels et scolaires implique de considérer l’hétérogénéité comme un levier de réussite et non comme un obstacle et suppose une transformation en profondeur du système éducatif, soucieux du bien-être des publics qu’il accueille. Cela passe par des moyens à la hauteur des ambitions et par une sectorisation des écoles repensée.

Article1 : Mixité dans le département et les collèges rennais
Article 2 : Plan accueil collégiens : projets du Conseil départemental
Article 3 : Ségrégation scolaire et politique de l’éducation
Article 4 : Point de vue des enseignant-es des secteurs concernés
Article 5 : Effectifs dans les collèges : le CD 35 renie ses propres travaux
Article 6 : Bilan des expérimentations « mixité sociale » du CD35
Article 7 : Resectorisation, mixité et 1er degré
Article 8 : Point de vue de parents d’élèves de l’APE de Chantepie
Article 9 : Le conseil départemental et la démocratie
Article 10 : Conclusion